France: cinglant revers pour le tribun de la gauche radicale
0
 

Écouter
France: cinglant revers pour le tribun de la gauche radicale

France: cinglant revers pour le tribun de la gauche radicale

AFP | Lu 2819 fois | Publié

Il était le phénomène de la présidentielle en France, il est aujourd'hui un homme à terre. Le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a essuyé un cinglant revers au 1er tour des législatives, incapable de menacer la chef de l'extrême droite dans sa place forte du Nord. Ce n'est pas lui, héraut autoproclamé des sans-grade et vedette des médias, mais un socialiste local discret, Philippe Kemel, qui affrontera Marine Le Pen au second tour dans la circonscription d'Hénin-Beaumont pour tenter de conserver ce siège à la gauche. Avec 21,48% des voix dans un contexte de forte abstention (42,88%), le Parisien a raté son parachutage dans l'ancien bassin minier deshérité qui a voté à 42,36% pour la présidente du Front National (FN) installée depuis 2007 dans la région et à 23,5% pour M. Kemel, maire de Carvin, une cité ouvrière de la circonscription. "Je m'incline devant la démocratie", a-t-il déclaré dès dimanche soir, le visage défait, en souhaitant que le candidat socialiste, qu'il n'a pas nommé, mène "une belle bataille contre Marine Le Pen". La sienne a été dure, voire brutale. Contre Mme Le Pen, qu'il avait qualifiée de "semi-démente" et dont il dénonçait les orientations xénophobes, M. Mélenchon avait claironné vouloir mener un combat qui ait "une signification nationale et internationale", attirant à sa suite les médias qu'il ne se privait pourtant pas de malmener. Il s'est heurté au peu d'enthousiasme des militants locaux et aux "méthodes de voyous" de ses adversaires. Des tracts anonymes, qu'il a attribués à l'extrême droite, l'ont présenté affublé en Hitler ou comme un candidat adoubé par les musulmans. Sa stratégie du "Front (de gauche) contre Front (national)" avait déjà essuyé un échec à l'élection présidentielle: alors qu'il rêvait de devancer Marine Le Pen, il avait dû se contenter d'un score de 11,1% des voix, contre 17,9% à celle dont il avait fait son ennemie principale. "J'ai mené ma bataille, je partais de très loin, elle court devant, je cours derrière et je finirai par la rattraper, c'est une bataille idéologique profonde", a cependant assuré M. Mélenchon dimanche. Ex-notable du Parti socialiste, ancien ministre du gouvernement de gauche de Lionel Jospin, député européen, Jean-Luc Mélenchon, 60 ans, pensait aussi amorcer la recomposition de la gauche sur un objectif clairement antilibéral en faisant alliance avec le parti communiste dans le Front de gauche (FG). Mais le FG, qui recueille 6,91% des voix, n'est même pas sûr d'obtenir les 15 députés nécessaires pour constituer un groupe parlementaire. Et plusieurs communistes historiques de la banlieue de Paris ont mordu la poussière, comme l'ancien maire de la ville de Saint-Denis Patrick Braouzec. M. Mélechon a attribué de manière anticipée la responsabilité de ces mauvais résultats au Parti socialiste, qui n'a pas accepté ses conditions pour conclure un accord sur certains sièges stratégiques. Orateur brillant, cultivé et inventif mais au caractère irascible, M. Mélenchon avait été la révélation de la campagne présidentielle. Ses meetings avaient attiré une foule nombreuse, jeune, motivée, qui se retrouvait dans ses dénonciations du libéralisme et du racisme, ses appels à la fraternité. Son slogan, "l'humain d'abord", et ses appels à une "insurrection citoyenne" avaient fait mouche dans la frange radicale de la gauche. Les communistes qui ont, par le passé, participé à des gouvernements de gauche, n'ont pas encore arrêté leur position au cas où le Premier ministre de François Hollande, Jean-Marc Ayrault, les solliciterait. Jean-Luc Mélenchon pour ce qui le concerne avait rejeté une telle hypothèse. Mais il a souligné à maintes reprises que le nouveau président "est un homme de gauche". "On a des divergences", "mais nous ne sommes pas des adversaires politiques", avait-il soutenu le 5 juin
Cet article vous a plu ! Partagez-le maintenant

A lire également

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

En continu

Venezuela : interdiction à tout bateau de quitter les ports du pays (militaires)

Venezuela: Guaido peaufine son plan pour faire entrer l'aide humanitaire

France : cinq procédures judiciaires autour de l'ex-collaborateur de Macron

Egypte: huit jihadistes présumés tués dans le Sinaï (armée)

La campagne 2019 de commercialisation de la noix de cajou lancée